Les robots autonomes débarquent bientôt dans les salles d’opération

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Les droïdes maniant le scalpel sont encore loin, mais les scientifiques travaillent sur des dispositifs qui permettent d’effectuer des tâches chirurgicales avec un minimum de surveillance humaine.

La réalité va-t-elle bientôt rejoindre la fiction ?

Les amateurs de science-fiction se souviennent certainement de cette scène du film Star Wars : The Empire Strikes Back, où le droïde chirurgical 2-1B remplace la main de Luke Skywalker après que Dark Vador l’a coupée avec un sabre laser dans une bataille sur Cloud City. Les dernières innovations technologiques associées au progrès de la science permettent aujourd’hui de créer des chirurgiens robotisés autonomes.

Parmi les derniers projets développés figure celui des chercheurs de l’Université nationale de Singapour, avec la création d’une peau artificielle qui confère aux robots le sens du toucher afin de différencier les tissus sains des tumeurs lors des incisions chirurgicales. L’ambition est grande : permettre à des robots de suturer les incisions et de réparer les organes.

Une autonomie pas encore au point

De plus en plus de chirurgiens ont recours à des dispositifs robotiques coûteux afin de gagner en efficacité lors des opérations nécessitant plus de précisions, d’amplitude de mouvement et de contrôle par rapport à ce qu’est capable de réaliser la main humaine. À l’heure actuelle, le robot a un rôle d’assistant puisqu’il aide les médecins à suturer, disséquer et rétracter les tissus.

La prochaine étape consiste à créer des appareils autonomes, une caractéristique indispensable lorsque l’on pense aux opérations réalisées dans les zones rurales en dehors de l’Antarctique, zones non accessibles aux chirurgiens. Pour autant, il existe encore de nombreux obstacles techniques et règlementaires à l’apparition de robots autonomes. Outre le manque de précision des algorithmes, aucun robot chirurgical autonome n’a pour l’instant fait l’objet d’une autorisation d’utilisation. Aux États-Unis, la Food and Drug Administration, l’agence qui approuve le recours aux dispositifs médicaux, privilégie la prudence, puisque les machines actuelles ne tiennent pas encore compte des différences d’anatomie des patients, et ne sont pas préparées aux éventuelles complications survenant lors des opérations.

Une innovation technologique à l’origine d’une révolution des méthodes de travail

L’innovation technologique transforme notre façon de vivre et de travailler. L’automatisation de tâches banales et répétitives, telles que les sutures, pourrait permettre aux chirurgiens de se concentrer sur des parties plus critiques et plus complexes des opérations et de minimiser la fatigue mentale et physique associée à des gestes d’une grande complexité qui durent des heures.

La pandémie de coronavirus qui frappe actuellement la population mondiale met d’ailleurs en évidence la nécessité de recourir à des robots dans des salles d’opération afin de minimiser le risque d’exposition au virus pour le personnel et les patients.