La science qui vient de la Lune !

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Lors de son discours au Congrès en mai 1961, pas une seule fois John F. Kennedy ne prononça le mot « science ». À l’époque, aller sur la Lune constituait avant tout une ambition politique, un moyen d’afficher son leadership. La recherche scientifique était reléguée au second plan. Mais la donne changea le 21 juillet 1969 après les premiers pas sur la Lune, un événement marquant le début de multiples missions scientifiques, jetant ainsi les bases de la science spatiale.

Des instruments qui font le bonheur des scientifiques

Buzz Aldrin, un des astronautes de la mission Apollo 11, n’est resté que 90 minutes sur la Lune. Il en a profité pour déployer plusieurs instruments dont un rétro réflecteur et un sismographe, et chacune des missions qui suivirent furent l’occasion pour les Américains de rapporter toujours plus d’instruments, lesquels ont permis d’en savoir davantage sur l’épaisseur de la croûte lunaire et l’apparence intérieure du satellite. En 1977, soit huit ans après les premiers pas sur la Lune, pas moins de 28 séismes lunaires avaient été découverts.

L’interprétation des données sismiques récoltées jusqu’à maintenant a récemment permis à un groupe de chercheurs d’affiner, à l’aide d’un nouvel algorithme, la localisation de l’épicentre de chaque tremblement de terre. Grâce à la superposition des nouveaux emplacements au Lunar Reconnaissance Orbiter, sonde de la NASA en orbite et photographiant le satellite, on sait désormais qu’au moins huit des séismes ont frappé des lignes de faille. Une découverte qui permet de constater l’activité constante de la Lune alors qu’on pensait qu’il s’agissait d’un corps inerte sans dynamique interne.

Des rétroréflecteurs à l’origine de nombreuses découvertes

Le rétroréflecteur laissé sur la lune par Aldrin est toujours en activité. Cet instrument qui sert de miroir et reflète les impulsions laser envoyées par la Terre vers le même point d’origine nous permet de déterminer précisément la distance qui sépare le satellite de la planète.

Aujourd’hui, quatre autres rétroréflecteurs sont opérationnels. Grâce aux navires Apollo et aux missions soviétiques, on sait que la Lune se sépare de la Terre à un rythme de 3,8 centimètres par an. La course à la connaissance se poursuit puisque le récent programme Artemis de retour sur la Lune fut l’occasion pour la NASA d’annoncer, par l’intermédiaire de Douglas Currie, responsable scientifique des nouveaux dispositifs, les instruments qui feront bientôt l’objet du voyage sur la Lune, parmi lesquels de nouveaux rétroréflécteurs plus avancés à la pointe de la technologie.