L’Espagne va tester la semaine de travail de quatre jours

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C’est un débat qui revient régulièrement sur la table dans certains pays. L’Espagne a décidé de franchir le pas en proposant à 200 entreprises volontaires d’expérimenter la semaine de quatre jours pendant trois ans, à partir de janvier 2022. L’idée, lancée par le parti de gauche radicale Más País, a été reprise par le gouvernement de Pedro Sánchez. Le pays va donc consacrer 50 millions à une expérimentation à grande échelle d’une semaine de quatre jours, sans réduction de salaire, pendant trois ans.

Grâce à ce test, les résultats des entreprises participantes pourront être comparés aux autres. Nos confrères de Franceinfo se sont rendus en Andalousie, à la rencontre des employés de Delsol, où la semaine de quatre jours est déjà en place depuis janvier 2020. « Le bilan est très positif. Cela a été bénéfique aussi bien pour les salariés que pour l’entreprise. Le travailleur a gagné en équilibre émotionnel. Or, un salarié heureux est beaucoup plus productif et, par conséquent, il va faire gagner plus d’argent à l’entreprise. Le taux d’absentéisme a chuté de près de 20% et le chiffre d’affaires a également augmenté de 20% », détaille Ana Arroyo, directrice des ressources humaines.

Un salarié raconte avoir perdu 46 kg en ayant changé de vie : “J’ai appris à cuisiner et commencé à faire du sport“. Sans compter le temps libre pour rendre visite à sa famille ou pratiquer de nouvelles activités.

Plus d’efficacité, un meilleur équilibre vie privée – vie professionnelle, moins de stress… Les employés en vantent les mérites. Mais la mesure n’est pas applaudie pour autant par tout le monde. L’opposition et certains économistes se montrent très dubitatifs. Les détracteurs rappellent aussi que l’Espagne est constituée de PME de petite taille qui pourraient avoir plus de difficultés à mettre en place la semaine de quatre jours.

L’Espagne n’est pas le seul pays à vouloir tenter l’expérience. En effet, la Belgique serait en pleine réflexion et voudrait tenter le modèle dans lequel les employés travailleraient le même nombre d’heures, mais réparties sur quatre jours. Un modèle qui serait bénéfique si l’on en croit une étude islandaise.